Ouverte fin 2015, une action visant Sony sur la question des manettes non officielles compatibles avec la PlayStation 4 vient d'être renvoyée à l'instruction par l'Autorité de la concurrence. Sony n'aurait pas répondu de manière suffisamment « pertinente » aux préoccupations de l'institution française.
Ici la DualShock 4, manette officielle de la PS4 // Source : Sony
En novembre 2015, l’Autorité de la concurrence ouvrait un dossier visant à recadrer Sony dans sa gestion des manettes non officielles, compatibles avec la PlayStation 4. Cette action intervenait après que Sony ait « déployé un dispositif visant à lutter contre les manettes contrefaites », avait alors expliqué l’institution, jugeant que la politique de Sony en la matière pouvait gêner la libre concurrence des fabricants d’accessoires tiers.
Presque cinq ans plus tard, l’institution française estime la réponse (tardive) de Sony incomplète et surtout insuffisamment pertinente au regard de la problématique posée. Comme le rapportait ce 27 octobre le site spécialisé NextInpact, l’Autorité de la concurrence ordonne ainsi la poursuite d’une instruction dont la genèse commence désormais à dater… mais qui pourrait faire jurisprudence pour les accessoires des prochaines consoles du géant japonais, du moins sur le sol français.
Comme l’indiquait en novembre 2019 l’Autorité dans un récapitulatif de son action, Sony a déployé il y a cinq ans un système permettant de lutter contre les manettes contrefaites. L’organisme craignait toutefois qu’il ne dissuade les fabricants tiers de commercialiser des manettes non officielles pour la PlayStation 4.
« Ce dispositif fonctionne en deux temps. Dans un premier temps, Sony identifie des manettes qui, de par leurs caractéristiques techniques et les circonstances de leur utilisation, sont présumées contrefaites », notait l’Autorité de la concurrence, ajoutant que « Sony met en œuvre une contre-mesure qui altère le fonctionnement des manettes, identifiées comme contrefaisantes, lors d’une mise à jour du système d’exploitation de la PlayStation 4 ». Un système à double déclenchement qui permet dans les faits à Sony de n’autoriser que les périphériques « disposant d’éléments techniques, propriété de Sony », que les constructeurs tiers doivent acquérir au travers d’une licence payante.
Seulement problème, d’après l’institution la politique de Sony pour l’octroi des licences ne serait pas assez claire. « Sony n’informe pas systématiquement les tiers intéressés ni des suites données à leurs demandes ni, le cas échéant, des raisons pour lesquelles la licence leur est refusée », lit-on. Un moyen potentiel pour le géant japonais de « freiner ou empêcher, voire dissuader, l’entrée et le développement de tiers sur le marché des manettes de jeux compatibles avec la console PlayStation 4 » redoutait l’Autorité.
L’année dernière, Sony avait pourtant fait un pas en direction de l’Autorité de la concurrence en promettant notamment de fournir de manière systématique des justifications en cas de refus de licence à un fabricant tiers. La désignation d’un tiers de confiance avait aussi été évoquée par le groupe, note NextInpact. Des promesses qui n’ont visiblement pas su convaincre.
Les engagements de Sony « ne permettaient pas de répondre de façon pertinente aux préoccupations de concurrence identifiées par les services d’instruction », a indiqué ce 26 octobre l’institution sur son blog. La prochaine étape est donc le renvoi pur et simple du dossier en instruction… pour un dénouement bien parti pour intervenir longtemps après la fin de vie de la PlayStation 4.
NextInpact
28/10/2020 11:15 AM
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